Ceci est mon manifeste.
À travers ce texte, je souhaite vous dévoiler l’intention qui guide ce blog.
Mon ambition première est égoïste. Je veux enrichir mes connaissances et affiner mon savoir-faire. Je veux aussi mieux comprendre mes interlocuteurs et apprendre à transmettre, avec clarté et efficacité, ce que j’ai découvert.
Je m’adresse d’abord aux passionnés de marketing et de communication, mes pairs. Mais cet exercice dépasse ce cercle restreint. En marketing, il faut savoir vendre un produit à un public auquel on n’appartient pas.
Le public cible, le persona, l’avatar sont pour moi le socle d’une communication réussie. Comprendre à qui l’on s’adresse est essentiel pour s’assurer que le message soit parfaitement compris.
Si vous ne savez pas vous mettre à la place de votre interlocuteur, vous ne pourrez jamais vous faire pleinement comprendre.
Je veux façonner l’esprit de mes contemporains pour qu’ils perçoivent que l’idéologie et le conflit ne sont pas les voies les plus efficaces pour convaincre.
L’illusion de la vérité
Êtes-vous perdu ? Pensez-vous sincèrement que vos interlocuteurs sont dans l’erreur et refusent de voir la vérité que vous leur apportez ? Ou bien vous sentez-vous démuni, incapable d’aider une connaissance qui s’égare, et dont toutes vos tentatives pour la ramener à la raison n’ont fait que renforcer ses convictions ?
Croyez-vous que la rhétorique, le marketing et la communication ne sont que des outils de manipulation et d’escroquerie ?
Pourtant, nous vivons dans un monde régi par la consommation. Imaginez une jungle. Pensez-vous pouvoir vous défendre contre les prédateurs sans griffes, sans muscles, sans armes ?
Même lors d’un simple repas de famille dominical, nous ne sommes plus à l’abri d’un parent nous vantant les mérites d’une médecine alternative.
Êtes-vous résolu à crier plus fort que votre interlocuteur pour le convaincre, faute de maîtriser l’art de la rhétorique et de la persuasion douce ?
Mais d’abord… pourquoi faudrait-il nécessairement convaincre pour gagner un débat ?
Un monde sans nuance
Aujourd’hui, je ressens à la fois des craintes et un profond espoir. La société semble plus divisée que jamais. Les positions se radicalisent, et il devient difficile, voire mal vu, d’adopter une vision nuancée sur n’importe quel sujet.
Je ne parle pas seulement de politique, végan contre carnivore, sobriété totale contre alcoolisme, PlayStation contre Xbox… Chaque discussion semble se transformer en un affrontement où les camps opposés sont prêts à s’étriper.
Je ne veux pas vivre dans un monde où la nuance n’aurait plus sa place, où tout serait réduit à un choix binaire.
J’ai l’impression que cet idéal s’efface peu à peu, y compris dans les discussions familiales, là où l’on devrait pourtant pouvoir débattre sans crainte.
Pourquoi ne nous comprenons-nous plus ?
– Les discussions et débats deviennent de plus en plus clivants. La nuance est rejetée, et celui qui ne suit pas la pensée dominante du groupe risque l’exclusion.
– Le dialogue entre les différents courants de pensée semble impossible, et pas seulement en politique.
– Les bulles informatives renforcent nos biais et nous enferment dans nos certitudes.
– De nombreux influenceurs refusent désormais d’échanger avec ceux qui ne partagent pas leurs idées.
– Le bad buzz et les dramas sont critiqués par tous, mais restent ce qui génère le plus d’engagement.
– Même la science ne fait plus consensus pour certains.
– Pourquoi les gens ne semblent-ils plus capables de se comprendre ?
Le combat intérieur
Mon ennemi, c’est moi-même.
Si je ne peux pas tenir une conversation sans hausser la voix, sans m’emporter face à un interlocuteur qui refuse de comprendre, alors la faute m’appartient.
Quand un échange échoue, la responsabilité est souvent partagée. Mais il est difficile de changer l’autre pour améliorer la communication. On peut établir des règles pour fixer un cadre clair et respectueux, mais dans les discussions quotidiennes – avec des collègues, des amis, un partenaire – ces règles sont rarement explicites.
Puisque je ne peux pas changer l’autre en premier, c’est moi-même que je dois transformer.
Je veux combattre mes biais, mes préjugés et les raccourcis de pensée qui parasitent mes discussions.
Je refuse de croire qu’un dialogue est impossible avec quelqu’un qui ne partage pas mes idées.
Et ne me faites pas dire que les autres ne peuvent pas changer. Si moi, j’en suis capable, alors tout le monde l’est. Mais je choisis d’agir en supposant que les autres ne changeront pas. Ainsi, lorsqu’ils évoluent, c’est un bonus. Cela facilite mes échanges et m’apporte une satisfaction encore plus grande.
Les clés du dialogue
Pour échanger avec bienveillance et limiter les risques de conflit ou d’incompréhension, il faut comprendre son interlocuteur. Apprendre à le connaître, cerner ses positions, saisir pourquoi il les défend et quel intérêt il y trouve. Il faut aussi identifier ses aspirations.
Une discussion saine, où l’argumentation s’enrichit des deux côtés, ne peut exister que si l’interlocuteur se sent en confiance.
Mieux encore, l’objectif d’un échange ne devrait pas être de convertir l’autre, mais d’approfondir les idées, de trouver un compromis, une voie qui convienne à tous.
Comprendre son interlocuteur est essentiel. De nombreuses méthodes permettent de recueillir des informations sur lui. C’est l’un des sujets que je souhaite explorer sur mon blog.
Je veux aussi affiner ma rhétorique, structurer mon argumentation et affûter mon esprit critique. La manière dont je formule mes idées conditionne leur réception. C’est le fondement du marketing. Il existe de nombreuses approches pour instaurer un dialogue bienveillant, et je veux toutes les étudier. Je pense notamment à l’entretien épistémique et aux principes de Dale Carnegie.
Dans une société où les positions se radicalisent et où l’on cherche à discréditer l’adversaire plutôt qu’à échanger, il est plus urgent que jamais de promouvoir une communication bienveillante.
Chacun devrait pouvoir exprimer ses idées sans craindre le harcèlement sous prétexte qu’elles ne sont pas partagées par la majorité.
J’aime échanger, enrichir mes idées et les développer. J’y prends un plaisir immense.
Mais à l’instant où je vous parle, tous vos efforts pour affiner votre pensée et perfectionner votre manière de la transmettre sont peut-être vains. Si vous ne prenez pas de plaisir à défendre vos idées, vous perdrez tôt ou tard l’envie de les partager.
Nous parlons ici de plaisir et de partage. Allez-vous accepter que des personnes aux idées différentes imposent leur message avant le vôtre ?
Pour éviter que votre message soit mal compris ou déformé, vous devez le façonner avec soin. Sa formulation doit le rendre accessible au plus grand nombre.
Cultiver l’art du dialogue
Au milieu des clivages et de la haine sur les réseaux sociaux, de plus en plus de personnes recherchent des espaces de discussion bienveillants. Nous voulons une information neutre, non biaisée. Nous refusons d’être manipulés.
Pourtant, nous avons un besoin fondamental de communiquer et de nous faire entendre.
La communication est le socle de toute société. Dans la Grèce antique déjà, les citoyens débattaient ensemble des décisions à prendre.
Nous sommes une espèce sociale. Nous avons besoin de nous sentir bien avec ceux qui nous entourent, que ce soit dans la société ou au sein du cercle familial.
Le plus simple est de commencer par dialoguer avec sa famille. Pour cela, je vous propose un exercice.
Choisissez un membre de votre famille. Vous le connaissez bien, vous partagez sûrement une certaine affinité. S’il n’y a pas de divergence d’opinion entre vous, tant mieux. Régulièrement, choisissez un sujet et discutez-en. Notez les points d’accord et de désaccord. Ne vous mettez pas de pression. Laissez-vous porter par le plaisir de l’échange. Si la discussion devient animée, ce n’est pas un échec.
De semaine en semaine, comparez vos notes. Essayez de comprendre pourquoi votre interlocuteur défend certaines idées. L’objectif n’est pas de convaincre, mais d’explorer sa manière de penser, de découvrir ce qui l’a amené à adopter son point de vue. Peu à peu, vous affinerez la formulation de vos propres idées pour éviter les malentendus.
Ce n’est que le début de l’aventure.
La guerre des mots
Je dois particulièrement me méfier du relativisme. Nous pensons que la langue que nous parlons a la même signification pour tous. Rien n’est plus faux. La valeur, l’interprétation et la signification d’un mot sont subjectives. Certes, les mots ont des définitions, mais nous leur associons des connotations, des émotions et des expériences qui les façonnent. Sans même parler des analogies qui compliquent encore davantage le langage. Un même mot peut ainsi évoquer des réalités totalement différentes selon les individus.
Je dois garder cela à l’esprit lorsque j’échange avec un interlocuteur. J’ai longtemps tenté de m’exprimer en respectant le sens strict des mots, tels qu’ils sont définis dans le dictionnaire. Pourtant, j’ai été malgré tout confronté à des incompréhensions.
Je dois intégrer, dans la construction de mon discours, la manière dont il sera perçu. Pour cela, je dois apprendre à connaître mon interlocuteur, à le comprendre. La langue française est riche, mais tout le monde ne maîtrise pas les mêmes mots ni ne leur attribue le même sens que moi.
Je considère l’éducation comme un élément central de l’indépendance sous toutes ses formes. Chaque jour, je travaille à développer mes connaissances et à les partager, afin que nous puissions tous gagner en liberté.
Mon objectif est d’allier la beauté de la langue à une construction simple et claire, accessible à tous mes interlocuteurs.
La bienveillance consiste à accepter que les autres puissent comprendre différemment les idées que je partage. Je dois être à leur écoute, ajuster mon discours pour m’assurer qu’ils saisissent précisément ce que j’ai formulé. De même, je dois vérifier que j’ai bien compris ce que l’on me dit, non pas selon mon interprétation, mais tel que l’autre l’a pensé.
Cela ne m’empêchera pas de prendre des positions clivantes. Ma vision du monde s’oppose à celle de nombreuses personnes. J’accepte de dialoguer avec bienveillance pour construire des ponts et coexister malgré nos différences. Mais si certains refusent cette bienveillance, j’en conclus qu’ils ne souhaitent pas faire société avec moi. Dans ce cas, je les combattrai avec détermination.
Je ne dois pas céder à la paresse intellectuelle en critiquant la manière dont d’autres expriment leurs idées. Objectivité et subjectivité ont leurs limites lorsqu’il s’agit d’exprimer une pensée ou un avis. Un équilibre doit être trouvé entre les deux, avec une distinction claire entre les éléments objectifs et subjectifs de mon discours.
Quand je propose un exercice, je dois fixer un objectif clair et mesurable tout en tenant compte de la subjectivité de chacun. J’encourage à laisser place à l’imaginaire pour enrichir l’expérience de la langue.
Cet objectif de communication ne doit jamais être un frein à la liberté d’expression.
Construire des ponts
On dit qu’il n’y a pas plus grand adversaire que soi-même. Je dois lutter contre mes préjugés et les raccourcis que je prends dans la vie. Je dois aussi résister à mes impulsions, celles qui pourraient me pousser à dire des choses qui dépassent ma pensée.
J’ai des valeurs et des objectifs de vie légitimes, comme chacun. Mon expérience du monde s’est construite au fil des années, et je sais combien il est difficile d’abandonner une idée qui structure une partie de notre existence.
Les mots ont pour moi une signification qu’il m’est parfois difficile de remettre en question. J’en privilégie certains pour exprimer mes idées, soit parce qu’ils traduisent parfaitement ma pensée, soit parce que leur sonorité me plaît.
J’ai déjà ressenti de la frustration en n’étant pas compris alors que les mots que j’employais me semblaient justes.
Mes connaissances me paraissent évidentes, et l’ignorance des autres peut me gêner. Ce défaut me pèse, et je voudrais m’en débarrasser.
Par mon métier et mes études sur différentes populations, je sais que le niveau d’éducation, le milieu social et la culture façonnent le langage et la manière de s’exprimer. Mon propre langage est le produit de ces influences. À la lumière de cette réalité, je ne peux ignorer le fossé d’incompréhension qui peut exister entre deux personnes.
Voilà mon adversaire. Il est de bonne foi. Il a sa place dans la société et le droit de l’apprécier à sa façon. Ce que je veux, c’est construire des passerelles, ériger des ponts pour traverser ce fossé et faciliter la compréhension entre tous.
Ce qui me guide
Le plaisir et le partage sont deux valeurs que je cultive dans tous les domaines qui m’intéressent.
Je recherche avant tout le plaisir dans les interactions et les discussions que j’ai avec les autres. Et je partage ce plaisir. J’aime transmettre ce que j’apprends, comparer mes expériences et les enrichir grâce aux échanges.
Les sujets de discussion sont si variés qu’il y en a forcément un à partager, même avec un inconnu. Je ne cherche pas à changer les croyances ou les opinions des autres. Mon objectif est simplement de créer des échanges riches et d’aider ceux qui apprécient mon contenu à affiner leur communication.
Si je devais choisir une éthique, une philosophie, ce serait l’utilitarisme. Je place le bonheur – le plaisir – au sommet de la hiérarchie des valeurs. J’agis toujours en veillant à ce que mes actions améliorent mon bien-être et celui des autres.
Entre raison et persuasion
Cela fait sept ans que je travaille dans le marketing. La communication et les nouvelles technologies associées forment un domaine vaste, aux possibilités infinies. J’en apprends tous les jours sur mon propre métier, même après tant d’années de pratique. Les compétences à développer sont nombreuses et en constante évolution.
Je viens des sciences dures. Pendant quinze ans, mon monde était régi par des 0 et des 1. Ce qui m’a fasciné dans le marketing, c’est sa dimension humaine. Des éléments qui me semblent parfaitement rationnels peuvent être perçus très différemment par d’autres. Cette réalité rend le défi aussi complexe que passionnant.
À mes débuts, j’étais en pleine découverte. J’ai pris quelques claques de réalité qui m’ont forcé à repenser complètement mon approche.
Les possibilités d’action sont infinies, et de nombreux influenceurs partagent déjà du contenu dans ce domaine. Pour ma part, je veux me spécialiser dans l’humain. Comprendre comment il fonctionne, quels mécanismes guident ses décisions. Je fais du marketing, et mon objectif est d’affiner ma capacité à convaincre. Mais le plaisir étant une de mes valeurs fondamentales, il m’est impensable d’avoir des clients insatisfaits.
Pour progresser, rien ne vaut la pratique. J’engage des discussions sur des sujets variés et je travaille à structurer mon discours de la manière la plus bienveillante possible. Je cherche à comprendre la façon de penser de mon interlocuteur, à saisir ce qui l’a mené à ses positions. Cela me permet d’enrichir mes échanges et d’affiner mon propre raisonnement.
J’ai encore beaucoup à apprendre, mais j’ai constaté que ma capacité de communication s’était grandement développée depuis que j’ai adopté cette approche.
C’est ce travail que je souhaite partager à travers ce blog. Des erreurs, j’en ferai encore, c’est inévitable. Je ne manquerai pas de vous en parler et de vous expliquer comment ma réflexion a évolué.
Ne vous laissez pas influencer par la pensée des autres. Construisez votre propre raisonnement. De mon côté, je serai toujours ouvert à la critique si vous pensez que je me trompe.
Redécouvrir le plaisir d’échanger
Arrivé au terme de ce manifeste pour le plaisir d’une communication bienveillante, retenons une chose essentielle : la première règle d’une discussion est d’y prendre du plaisir. La seconde est de partager ce plaisir, d’échanger nos idées et nos avis sans reprocher à notre interlocuteur ses positions. Mais cela ne signifie pas accepter aveuglément tout ce que l’on nous dit. Il est essentiel de prendre du recul, d’analyser avec discernement. Ne craignez pas de poser des questions, même si elles dérangent.
C’est finalement un retour à l’attitude du petit être en formation que nous étions autrefois, posant sans cesse des questions à son entourage. Pourquoi les arbres ? Pourquoi le jour ? Pourquoi la nuit ? Bref, nous cherchions à comprendre le monde. Rien ne justifie que cette curiosité s’éteigne en grandissant.
N’oublions pas que la plupart de nos expériences fondatrices remontent à l’enfance. Qui mieux que cet enfant intérieur peut prendre le plus grand plaisir à une discussion sincère et ouverte ?
Et n’oubliez pas de partager avec plaisir des conversations conviviales en y mettant la forme.